Le débat sur la transition énergétique en France se résume-t-il à une opposition forcée entre l’éthanol E85 et la voiture électrique ? Le Superéthanol-Le débat sur la transition énergétique en France est faussé. L’opposition entre l’éthanol E85 et la voiture électrique est le nœud du problème. Le Superéthanol-E85 est pourtant une solution économique et peu carbonée. Il est immédiatement disponible pour des millions de véhicules. Cependant, son essor se heurte à un mur réglementaire et médiatique. L’État refuse de le célébrer comme un pilier de la transition.
Derrière la justification de la « sécurité » et des « normes », on observe une manœuvre technocratique. Elle vise à dégager la voie à la voiture électrique. Or, cette solution coûte cher et sa fiabilité technique à long terme est contestée.
1. L’Éthanol : une histoire mondiale occultée par l’Europe
L’idée que l’éthanol est un carburant « nouveau » et « risqué » est un mythe européen. Des décennies d’histoire automobile sur plusieurs continents le contredisent.
| Pays / Région | Période Historique | Leçon pour l’Europe |
| Brésil (Proálcool) | Depuis 1975 | Le Brésil a basculé massivement vers l’éthanol pur ($\mathbf{E100}$) suite aux chocs pétroliers. Clairement, des millions de véhicules ont été produits et adaptés pour rouler à l’alcool pur. Les constructeurs français et mondiaux y vendaient des voitures spécifiquement conçues pour l’E100. Cela prouve que la technologie est maîtrisée depuis plus de 40 ans. |
| États-Unis | Depuis les années 1990 | Le gouvernement américain a encouragé l’usage du $E85$. De ce fait, de nombreux constructeurs ont commercialisé des modèles FlexFuel (FFV). Ces modèles étaient conçus pour une tolérance maximale à une large gamme de carburants. |
| Suède & Mexique | Années 2000 | La Suède, avec Saab notamment, a été un marché précoce pour le $E85$. Même dans un climat froid, l’éthanol est viable. Le Mexique a également intégré l’éthanol dans ses carburants. En résumé, seule l’Europe a mis autant de freins à cette solution. |
Des adaptations minimes suffisaient en Europe, même dans les années $70$. L’argument des modifications majeures des matériaux est donc obsolète. En effet, les calculateurs européens, figés par les normes d’homologation strictes, refusent la souplesse d’adaptation de leurs homologues américains ou brésiliens.
2. Le choix imposé : L’opposition entre Éthanol E85 et Voiture Électrique
L’État a fait un choix idéologique fort en faveur du « tout électrique » pour 2035. Il ignore les solutions de transition comme le E85. Pourtant, l’éthanol exploite le parc existant et les infrastructures actuelles.
- Le leurre de la fiabilité électrique : L’électrique est souvent présentée comme la panacée. Cependant, les retours de pannes le nuancent. Le moteur est robuste, certes. Mais les systèmes complexes de gestion des batteries, la batterie $12$ volts, et l’électronique embarquée sont des points de défaillance. De plus, ces problèmes sont coûteux et immobilisants.
- L’impact écologique contestable : Le bilan carbone réel d’une voiture électrique n’est pas neutre. L’extraction minière des terres rares et la production d’électricité entrent en jeu. Par opposition, le Superéthanol E85 réduit immédiatement les gaz à effet de serre (GES) de $\mathbf{50}$ à $\mathbf{70\%}$. Il coûte infinitésimalement moins cher.
3. La manœuvre fiscale et réglementaire : Le coût réel du blocage de l’éthanol
Le cœur de la problématique est limpide : l’éthanol ne rapporte pas assez à l’État.
L’essence (SP95) est écrasée par la TICPE. Néanmoins, le E85 bénéficie d’une fiscalité très allégée (environ $0,12$ €/litre de TICPE contre plus de $0,68$ €/litre pour le SP95).
- Les incitations tronquées : Des milliards d’euros d’aides sont déversés sur le marché de la voiture électrique. Au contraire, l’éthanol ne bénéficie que de miettes. Cela ne fait pas le poids face à la subvention massive de l’électrique.
- La double peine du Contrôle Technique (CT) : Le moteur fonctionnant à l’éthanol est si peu polluant qu’il fait chuter les émissions sous les normes d’homologation d’origine. Par conséquent, le véhicule est recalé pour être trop propre. C’est un non-sens environnemental qui masque la rigidité de la réglementation.
4. Le mythe de la « non-conformité » : La porte ouverte aux magouilles
Les garages et la technostructure dénigrent souvent l’éthanol. Ils invoquent la non-conformité et la casse moteur.
- L’arnaque des boîtiers homologués : La nécessité d’un boîtier homologué coûteux n’est pas technique, elle est légale. Ceci dit, elle sert à maintenir la mainmise des garagistes sur la conversion. Elle dégage aussi les constructeurs de toute responsabilité.
Ce cadre crée une barrière à l’entrée artificielle. En fin de compte, les consommateurs doivent payer pour une légalisation qui n’est pas nécessaire ailleurs dans le monde.
En conclusion, la dénigrement de l’éthanol et la sur-promotion de la voiture électrique sont des stratégies claires. L’État et les lobbies automobiles orientent le marché vers les VE neufs, produits à forte valeur ajoutée. De plus, ils garantissent une forte taxation en tuant les alternatives économiques. Ils agissent au mépris des solutions de transition économiques et écologiquement efficaces.
Pour une analyse plus approfondie de ce dilemme, vous pouvez regarder Le Superéthanol E85 va-t-il remplacer la voiture électrique ?.